Sherina Berreby
Troubles du sommeil : ces étranges phénomènes qui perturbent vos nuits

Il s’en passe des choses quand vous dormez (ou essayez) ! Bruits incongrus, jambes incontrôlables, horloge biologique déréglée… D’étonnants désagréments diurnes peuvent troubler la sérénité de vos nuits. D’après l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance, ⅓ des Français sont concernés par un trouble du sommeil. Mais connaissez-vous vraiment ces maux nocturnes ?
Les insomnies : sommeil quand tu t’en vas…
Si le pluriel est de mise, c’est parce qu’il en existe trois types : l’insomnie de début de sommeil, de maintien de sommeil et de réveil précoce. Difficile de ne pas en avoir connues ponctuellement, ces fameuses nuits blanches à se tourner et retourner dans vos lits. L’insomnie devient chronique lorsqu’elle se produit plus de trois fois par semaine, depuis au moins un mois. Ce trouble est fréquent puisqu'il touche 16% de la population, dont une majorité de femmes.
Les hypersomnies : dormir, encore et toujours !
Vous ressentez un besoin excessif de dormir ou une somnolence diurne constante malgré de longues nuits de sommeil ? Vous souffrez peut-être d’hypersomnie, un trouble qui concerne plus de 5% de la population. Handicapantes et rares, les hypersomnies sont des maladies du sommeil d’origine neurologique, provoquant une somnolence ou un endormissement en plein jour. Parmi elles, on distingue trois maladies principales : la narcolepsie, l’hypersomnie idiopathique et le syndrome de Kleine-Levin. Ces maladies touchent surtout les adolescents et les jeunes adultes. La plus connue d’entre elles, bien que très rare (0,026% de la population) est la narcolepsie. Elle se caractérise par un endormissement brutal à n’importe quel moment de la journée, mais aussi par des hallucinations (rêves éveillés) et un relâchement musculaire brusque (cataplexie).
Les troubles du rythme circadien : l’horloge est déréglée
Le rythme circadien n’est autre que votre horloge interne qui définit l’alternance veille-sommeil. Lorsque celle-ci est déréglée, vous pouvez connaître soit un retard de phase : vous n’avez pas sommeil avant une heure tardive. Soit une avance de phase : vous peinez à rester éveillé.e dès le début de la soirée.
D’autres troubles du rythme circadien sont spécifiques, notamment le syndrome hypernycthéméral qui concerne essentiellement les personnes aveugles (50% d’entre eux), incapables de percevoir l’alternance veille-sommeil. En cause, leur rythme circadien différent des 24h habituelles, puisque le leur avoisine les 25h. Les conséquences de ces troubles se répercutent souvent au niveau somatique.
L’apnée du sommeil : quand l’oxygène se fait rare
Aussi appelé SAHOS, l’apnée du sommeil est un trouble respiratoire : la respiration s’arrête de façon incontrôlée ou le débit diminue, entraînant alors des micro-réveils sans que le dormeur n’en soit conscient. L’avancée en âge et/ou une masse pondérale trop élevée favorisent sa survenue, puisque ce trouble concerne 30% des plus de 65 ans. Durant ces pauses respiratoires, le cœur travaille davantage pour mobiliser plus d’oxygène. À terme, l’apnée favorise le risque cardiovasculaire, et induit, en raison des micro-éveils, fatigue et somnolence en journée. On en distingue deux types :
L’Apnée obstructive
C’est la forme la plus fréquente, elle survient lorsque la gorge est obstruée par la langue ou à cause du relâchement des muscles du pharynx durant quelques secondes.
L’Apnée centrale
Plus rare, il s’agit ici d’un problème de contrôle de la respiration au niveau du tronc cérébral en raison de variations du taux de dioxyde de carbone dans le sang.
Les parasomnies, d’intrigants comportements nocturnes
Il s’agit de manifestations anormales accompagnant le sommeil lent profond ou le sommeil paradoxal.
Durant le sommeil lent profond, les plus connues sont le somnambulisme, le bruxisme (grincer des dents), la somniloquie (parler en dormant), les terreurs nocturnes ou l’énurésie (uriner au lit).
Le sommeil paradoxal peut apporter son lot d’autres troubles tels que le TCSP (mouvements violents), des bruits inarticulés (catathrénie) ou des comportements sexuels inconscients (sexsomnies).
Le plus souvent, ces parasomnies viennent d’une organisation du sommeil perturbée. D’autres fois, elles auraient des origines génétiques, proviendraient d’une maladie neurodégénérative; ou seraient liées au stress, à la fièvre ou à la prise de certains médicaments.
Le syndrome des jambes sans repos : des membres qui ne tiennent pas en place !
Voilà que vos jambes se mettent à bouger de manière irrépressible, on parle alors d’ “impatience” des membres inférieurs dans lesquels une sensation désagréable se fait sentir. Cette maladie serait liée à un dysfonctionnement du système dopaminergique, la dopamine permettant la communication entre les neurones. Le SJRS fait parfois suite à une grossesse, une carence en fer ou à la prise de certains médicaments. Les symptômes sont fréquents pendant un temps d’inactivité et augmentent en soirée et durant la nuit. S’endormir devient alors laborieux et le sommeil s’en trouve parfois fortement perturbé, tant pour l’individu touché, que pour son éventuel·le voisin·e de nuit.