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  • Photo du rédacteurMarie Kacouchia

COVID-19 - Le témoignage de Cindy aide-soignante, aux premières lignes face à l'épidémie...


Depuis plusieurs semaines, l’opinion publique prend conscience de l’engagement total du personnel soignant dans la lutte contre le Coronavirus COVID-19. Leur courage est partout salué et chaque soir à l’unisson, les français accrochés à leurs fenêtres les applaudissent.


Mais alors que l’épidémie accélère, nous avons donné la parole à Cindy, aide-soignante de 28 ans. Elle nous raconte un quotidien difficile, auquel son équipe et elle tente tant bien que mal de faire face …


Une infirmière face au Coronavirus

Je suis aide-soignante à l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) qui est l'établissement public de santé français qui exerce le rôle de centre hospitalier régional pour Paris et l'Île-de-France. C’est un hôpital important où arrivent chaque jour de plus en plus de personnes malades.


Dans mon service nous nous occupons des patients soupçonnés d’être contaminés. À leur arrivée - généralement fiévreux - nous leur faisons un test. Quand le test est négatif le patient peut retourner dans son service d'origine ou rentrer chez lui.


Quand au contraire le test se révèle positif, le patient est orienté vers un service d’accueil spécial qui vient d’ouvrir à l’AP-HP. Nous ne pouvons désormais plus orienter ces patients vers les hôpitaux voisins qui commencent à être réellement saturés.


Quels sont les symptômes des personnes malades du Coronavirus COVID-19 ?


Les patients testés positifs ont en commun d’avoir de la fièvre, de tousser beaucoup et d’avoir des difficultés respiratoires.


Quelles sont actuellement vos conditions de travail à l’hôpital ?


Le virus se propage à une vitesse grand V et nous manquons de matériel pour protéger les patients mais également nous protéger nous, personnel soignant. En particulier les masques et les sur-blouses deviennent rares.


Nous essayons tant bien que mal de respecter les mesures nécessaires pour la prise en charge des patients contaminés mais cela est difficile. Nous veillons aux règles d'hygiène avec ce que nous avons, c’est à dire peu de chose.


Les places en réanimation aussi deviennent précieuses et nous sommes obligés de fermer des services jugés moins prioritaires afin d'utiliser leurs locaux et accueillir les cas de Coronavirus COVID-19 cas les plus graves.


Quel est l’état d’esprit actuel de votre équipe ?


Nous sommes fatigués, tendus et nous craignons en permanence de manquer de matériel de protection.

De plus, la recrudescence du nombre de contaminés nous contraint à travailler de longues heures et à nous équiper de la tête au pied plusieurs fois par jour. Cela aussi est épuisant. Encore plus qu’à l'ordinaire, nous devons être à l'affût de tout de nos moindres faits et gestes afin de respecter au maximum les règles d'hygiènes et nous protéger.


Nous avons cependant de la chance car en dépit de la fatigue, notre équipe reste très soudée. Nous nous soutenons et nous aidons les uns les autres !


Vous pouvez cependant imaginer notre désarroi quand nous réalisons que par ailleurs certains français choisissent d’ignorer les règles de confinement.

Quand je vais au travail, je vois encore de nombreuses personnes se promener dans la rue en groupe ou côte à côte. Je vois des jeunes et même des personnes âgées qui n’hésitent pas à sortir pour des motifs superficiels. Certains pour faire causette sans se protéger, d’autres pour aller au magasin pour un pack de bière.


Pourquoi rester chez soi est-il vital ?


Rester chez soi est très important car même les personnes qui ne présentent pas de symptômes peuvent tout de même être porteuses du Coronavirus COVID-19 et le transmettre à d'autres plus vulnérables.


Pensons en particulier à toutes ces personnes qui sortent encore par nécessité car elles continuent de travailler et qui sont exposées. Elles peuvent transmettre la maladie à leur famille ou en mourir elles-mêmes. Il s’agit maintenant d’être responsables et de les protéger.


Quel message souhaitez-vous aujourd’hui faire passer ?


Nos grands-parents et arrières grand-parents ont pour beaucoup connu la guerre et le confinement durant des mois voire des années. Ils se sont enfermés dans des caves manquant du minimum. Quant à nous, on nous demande simplement de nous enfermer dans des appartements ou des maisons où nous avons accès à beaucoup de divertissements. Prenons ce temps comme un moment d’apprécier les choses simples de la vie et montrons-nous solidaires !


Je voudrais aussi bien-sûr remercier tous ceux qui respectent les règles et participent à l’effort collectif pour ralentir l’épidémie. Et merci à vous Cuure d'aider à la sensibilisation du public et de me donner la parole pour apporter mon témoignage.

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